La traversée du Golfe de Gascogne, un moment tant attendu qui lance les hostilités et le vrai départ!


Après quelques péripéties côtières entre La Rochelle et Guidel en passant par les iles d’Yeu, Belle-Ile, Houat, Noirmoutier et une étape portuaire au Croisic; les dernières préparations, les derniers « troubleshooting » effectués, nous nous apprêtions à nous lancer dans le grand bain de la navigation hauturière.


Un seul coéquipier/skipper: Cyril, pour nous accompagner suite à des désistements de dernières minutes, la date était choisie, la bonne fenêtre météo, c’est décidé demain c’est parti!
08h00 puis finalement 10h00 (ETD)…finitions de dernières minutes obligent… les Moussaillons sont dans le carré, le Capitaine largue les amarres, la Capitaine à la barre pour sortir du port, laissant derrière nous une année de préparation, d’échanges, de construction, les tours de La Rochelle et les grands parents maternels venus pour l’occasion filmer l’instant!


Nous avons fait le choix à ce jour de ne prendre aucun médicament contre le mal de mer, jusque là seuls les enfants ont été malades lors d’une navigation un peu musclée entre La Rochelle et Yeu, puis plus rien… Dans la grande bassine du Golfe de Gascogne nous nous attendions donc à 24 heures a minima nauséeuses. 

Peu de houle: 1,50m mais longtemps de travers, un vent régulier WNW puis N à NNE entre 6 et 15 noeuds avec quelques passages à 20 noeuds et 25 noeuds à la Corogne (la règle du pouce pour la suite de l’article: 20 noeuds dans le Golfe de Gascogne: 40 noeuds au Cap Finisterre!).

Ce grand bain prenant les houles de l’Atlantique nord et sud, bouillonne clairement en s’appuyant le long des côtes: française, anglaise, espagnole.

Le bateau file donc correctement mais roule beaucoup, tape un peu et ce mouvement lancinant met à mal notre oreille interne…
Dans les premières 24 heures tout le monde aura été malade, excepté Cyril. 

Les enfants avec constance, presque avec politesse, et proprement, se passent le seau à tour de rôle donc rien à nettoyer à l’arrivée!

Audrey nauséeuse alterne les siestes ou repos. Pour ma part je reste longtemps à la barre tout va bien, mais lorsque je décide d’aller dans la cale à moteur pour lancer le dessalinisateur, puis de m’activer au rangement devant l’assistance affalée, larvée dans le carré transformé en lit « king size », une soudaine envie de seau c’est faite sentir! Puis plus rien… 

La suite du voyage est restée en pointillés pour l’ensemble de l’équipage, les corps s’habituant peu à peu ou selon la houle et le vent du moment; donc quand ça va mieux, la consigne est « manger et boire » quelque soit l’heure! 

On se re-nourrit donc, on boit un peu, on force Romy qui elle n’a rien avalé en 48 heures, les heures passent , la Corogne en vue, l’atterrissage, l’amarrage et aussitôt les enfants ont des envies de « croquetas »! 

Vite vite vite un bar a tapas dans le vieux quartier en pleine fête médiévale, des bières, des croquetas, des tortillas et autres saveurs espagnol-as…

Pour les amoureux des chiffres, nous aurons mis 56h (dont plus de 15h au moteur) pour parcourir 377Nm, entre La Rochelle et La Corogne. Vitesse moyenne: 6,6 noeuds, vitesse maxi: 14,9 noeuds!


Pour Dé-Golfé, l’objectif était donc d’atteindre le point le plus à l’ouest du continent européen, une sorte d’Ushuaïa de l’hémisphère nord. Cap connu pour représenter pendant des siècles la fin de la terre connue des hommes: le Cap Finisterre!

Vous vous souvenez de la règle du pouce citée précédemment, nous passons donc pour gérer la météo et se re-sourcer, deux nuits à la Corogne, avant de descendre vers ce lieu quelque peu hostile, froid, l’eau est à 16 degré Celsius actuellement (le vent du nord soutenu n’aide pas…) avec un peu d’appréhension le long d’une côte appelée quand même la côte de la mort…!


On arrive donc au moteur avec 5 noeuds… 10 noeuds maximum prévu en fin de journée… ce seront 20 noeuds qui se lèveront en cinq minutes au passage du Cap Finisterre, comme pour nous accueillir et confirmer nos doutes!


Le lieux est beau, calme, Scandinave ou Canadien au regard de la végétation et de la température… nous mouillons à l’Enseada de Langosteira pour randonner le lendemain 🙂 la dernière il y a deux mois semble loin…Il est prévu 10 noeuds du Nord, nous anticipons 20 noeuds dans notre mouillage en faisant attention à quelques rochers… A minuit le vent à tourner au Nord-Est, nous rapprochant non pas des rochers mais de la plage, nous allumons le traceur pour faire un point avant de se coucher: 20 noeuds établis du Nord-Est, le sondeur oscille entre 1,0m et -0,3m!!!

Il y a beaucoup d’algues juste dessous et heureusement aucun rocher, la marée monte nous partons nous coucher presque serein: 01h00.

03h00: l’annexe tape, je reprends de la balancine pour la coller à la coque

05h00: l’alarme de mouillage se déclenche dû au changement de marée: RAS… ouf!

07h30: ça souffle dur non? 30 noeuds établis du Nord-Est, le mouillage n’a pas bougé, je remonte complètement en hâte l’annexe!!!

10h00: le vent baisse, nous partons en randonnée. Au bout de celle-ci, le phare…presque du bout du monde (dont la réplique est à La Rochelle); celui d’un monde, c’est sûr. 

Notre trimaran « Sail and Surf » seul au loin, dans la baie, le vent s’est calmé… pour l’instant du moins, jamais pour longtemps…. 

On observe l’horizon… on se regarde, ça y est on a Dé-Golfé!

Le voyageur fait de son déplacement, le coeur de son expérience. Il glane les petits et grands bonheurs, parfois aussi les déconvenues; qui s’offrent à lui sur les abords de sa route. (Pardo)

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

[instagram-feed]
Plugin WordPress Cookie par Real Cookie Banner