De l’eau … de l’air… la vie disait une célèbre pub pour une marque de boisson dans les années 1980/1990.
On a pas fait mieux depuis… et pour l’instant l’eau de mer reste impropre à la consommation des humains…même en survie!
En fait une vraie réflexion commence à l’heure de vivre en autonomie sur un voilier.
Seule certitude de terrien jusque là, l’eau du robinet coule toujours… ou presque… jusque là tout va bien comme le veut la formule…. On traitera l’air plus tard!
Elle est purifiée certes, labellisée même; l’eau est tout de même l’un des aliments les plus controlé, néanmoins nous y trouverons des traces « intéressantes », alarmantes même dans la limite du légal:
- résidus de médicaments, pilules, perturbateurs endocriniens etc… .
Absence de norme a priori à ce sujet! INCROYABLE!
- résidus de pesticides (nitrates), de métaux (alumimium, chlore, plomb…)
Alors faudrait-il depuis des années, boire uniquement de l’eau en bouteille plastique? avec d’autres travers tous aussi connus:
- perturbateurs endocriniens
- pollutions macro et micro plastique
- et bien sûr « no comment » concernant le greenwashing sur le recyclage…
En physique une eau pure ne contient que des molécule d’H2O, on l’obtient par ébullition/distillation, dé-ionisation/osmose inverse. L’eau pour être potable en France ou en Europe doit passer un nombre élevé de critères.
L’être humain aurait idéalement besoin d’une eau:
- dites « de source », sans traitement, mise desuite en bouteille
- d’un PH autour de 7
- d’une faible teneur en minéraux / faible résidu sec (attention donc aux reins avec les eaux minérales…). N’oublions pas qu’en mangeant 5 fruits et légumes par jour nous nous alimentons d’autres liquides riches en sucres, et sels en tous genres!
Alors sur un voilier l’avantage c’est d’avoir une importante quantité d’eau à disposition, mais salée… Le processus d’ébullition/distillation serait fastidieux, et onéreux en gaz; denrée rare et dangereuse à bord (source de départ de feux) ou à défaut en électricité (via les panneaux solaires ou un groupe électrogène).
Le processus de dé-ionisation, permet l’élimination de substances dissoutes (ionisées) électriquement chargées en les liant positivement ou négativement à une résine. Ce processus dit aussi d’échange d’ions.
Enfin, l’osmose inverse, est la filtration la plus connue.
(*) Ce processus permet l’élimination de particules aussi petites que les ions d’une solution. L’osmose inverse est utilisée pour purifier l’eau en éliminant les sels et autres impuretés pour améliorer la couleur, le goût ou les propriétés du liquide.L’osmose inverse est capable de rejeter des bactéries, des sels, des sucres, des protéines, des particules, des teintures. L’osmose inverse peut permettre à l’eau d’atteindre la plupart des normes de qualité avec un système à passage simple et les normes les plus hautes avec un système à passage double. Ce processus réalise des rejets de plus de 99.9% pour les virus ou les bactéries. La pression dans une gamme de 50 à 1000 psig (3.4 à 69 bars) est la force agissante du processus de purification par osmose inverse.
Ce procédé est beaucoup plus efficace énergétiquement en comparaison aux processus de changement de phase (la distillation) et encore plus efficace que les produits chimiques exigés pour la régénération dans les échangeurs ioniques.
Pour se faire, notre dessalinisateur à bord est un AQUA BASE 105L/Hr (il faut bien ça pour 6 à 8 personnes en faisant de l’eau tous les jours) gamme basse consommation de la marque, donc adaptée aux voiliers!



Ca marche comment Cap’tain?
A l’aide:
- d’un passe-coque pour accéder à l’eau salée 🙂
- d’un pre-filtre tamis pour les grosses particules et afin de protéger la pompe basse pression
- d’une pompe basse pression qui élève la pression de l’eau de mer entre 4 et 10 bars, qui sont nécessaire pour le bon fonctionnement de la membrane osmotique
- d’un filtre à cartouche: 5 microns en amont de la membrane HP
- d’un module d’osmose haute pression (HP) constitué d’un tube résistant à la pression (fonctionnement à 20-65 bars), avec une membrane dans laquelle l’eau de mer est déssalée. C’est le cœur du processus de dessalement par osmose inverse.
- d’un filtre à charbon, qui assure la déchloration de l’eau douce de rinçage, afin de préserver la membrane
- d’une sonde salinométrique, afin de vérifier la salinité de l’eau produite
- de manomètres haute et basse pression
- d’un module de rinçage automatique: 20/30L pour éliminer tous les résidus d’eau de mer encore dans le système.
- d’une commande à distance, pour lancer ça directement depuis le carré… la classe!




La démocratisation ces dernières années de l’osmose inverse devrait améliorer encore ces caractéristiques énergétiques, en faire chuter son prix dans le futur, et donc permettre à de nombreux pays d’accéder durablement à ce procédé pour l’accessibilité durable à l’eau potable.
C’est a priori plus judicieux que la tentative avortée de ramener un iceberg dans les émirats… Les temps changent … ou pas… on s’apprête à jouer une coupe du monde de football dans des stades climatisés…no comment!
Rappelons ici qu’il y avait une usine de dessalinisation sur l’île de Houat à la fin des années 70… arrêtée depuis car trop gourmande énergétiquement; depuis, Houat à eu la chance d’avoir des forages d’eau douce en parallèle! Ahh ces foreurs…!
Pour conclure, l’eau sortant de notre robinet finalement purifiée… nous la laissant se « reposer » une heure environ en carafe avec des perles de céramique. Nous utilisons deux carafes et les gardons toujours pleines. Ces dernières sont constituées d’argile peuplée de bactéries qui permettraient:
- une purification approfondie… a priori après l’osmose inverse on était déjà pas mal, mais on peut toujours faire mieux!
- dynamisation: restitue la structure moléculaire… je n’ai pas encore sorti mon microscope pour vérifier, ça ne saurait tarder!
- antioxydant: oxygénation de l’eau…c’est une vertu du vin rouge aussi il me semble, mais là pas de modération!


Idéalement je rêve de faire un avant/après dans un laboratoire (contactez-nous!), mais disons pour se rassurer que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort et c’est déjà pas mal.
On en profitera pour faire bientôt un billet sur les lessives et l’utilisation des fameuses Gargouilles à bord!
Terminons par une citation bien connues, c’est rappeler sa valeur inestimée 🙂
Hubert Reeves…mon idole!
A l’échelle cosmique, l’eau est plus rare que l’or.
(*)Source: https://www.lenntech.fr/applications/process/demineralisee/eau-de-ionisee-demineralisee.htm
Bonjour,
Article intéressant, j’aurais aimé un paragraphe sur la maintenance, les pièces nécessaires à avoir, etc…
Autres idées d’articles…
Avec 6 personnes comment avez vous géré les rangements des effets personnels en cabines, car sur le Neel 43 ils sont plutôt « succincts « il s’agit de niches/étagères, penderie ouverte…,dans les toilettes/douche il n’y a aucuns rangements il me semble…
Les coffres dans les pointes avant ne sont pas aménagés, comment avez vous agencé les votre?
L’énergie à bord, panneaux solaire, hydrogenerateur, groupe EG…vos choix?
Froid, le frigo n’est il pas un peu juste pour 6 ?
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Cordialement et bonne navigation.
Dominique.
Bonjour Dominique.
Merci pour votre retour 🙂
Je prends note pour faire dans quelques mois un topo sur l’entretien du dessal et globalement ce que nous aurons eu à faire. Globalement le prefiltre est à rincer tous les jours (5 mins), le filtre 5 microns une fois par semaine ou quinzaine selon son état, et ensuite c’est un rinçage automatique en fin de cycle à chaque utilisation. A priori un rinçage avec produit vendu avec une fois /an… à suivre. Je n’ai pas pièce détachée pour le dessal hormis c’est produit, et ben sur les filtres 5microns (4 à 6/an)
Je ferai d’ici peu un article avec les aménagements pour que tout un chacun puisse se projeter dans le NEEL-43. Ce sont effectivement des niches.
A 6, avec quelques caisses, fargues et pochettes et une bonne dose de minimalisme qui nous caractérisait déjà avant l’installation…aucun problème, nous avons même et surtout beaucoup de jeux et livres pour les enfants!
Concernant le réfrigérateur, nous consommons peu de frais (pas de yaourt, un peu de fromage, pas ou peu de beurre, pas de lait, viande/poisson nous les mangeons dans la foulée). Le plus souvent, nous stockons les restes de soupe, de repas pour le lendemain ou encore les pains avant cuisson.
Il y a un petit congélateur (freezer) qui est bien pour les glaçons et congeler du pain.
Nous avons 6x panneaux 118W Solbian (ultra plat et antidérapant sur le roof) – 4x batteries de 165Amp/hr, sans GE, sans hydrogénérateur cela semble après deux mois suffisant, même avec le pilote auto, le réfrigérateur, le dessal 2h/jour … pas d’eau chaude par contre sans le moteur ou sans le 220v du port 🙂
Les pointes avant sont aménagées (matelas, pochettes de rangement, ventilateurs, liseuse +. chargement usb) pour recevoir des coéquipiers. Les ainées y dormiront a priori d’ici quelques mois après la transat et nous récupèrerions alors « la master ». Nous rangeons nos équipement dans les pointes sous les couchettes : sacs vides de voyage, tout l’outillage, affaires d’enfants pour les prochaines annése, skates, trottinettes, et Spi! Nous n’avons pas d’autres voiles (GV, Génois, Trinquette à poste + Spi)
Bonne journée
Bonjour Christophe,
Merci de votre réponse, nous allons au salon de Cannes, revoir le Neel 43.
Cordialement