Journal de bord 1/2 – TRANSATLANTIQUE 2022

J-0

Voilà, nous y sommes !

1er décembre 2022 09h00 (UTC-1) « LE » départ en TRANSAT. Celui pour lequel on se prépare techniquement… et… psychologiquement tous les six depuis 18 mois, et plus particulièrement depuis 6 mois ; période à laquelle nous sommes passés du rêve à la réalité.

Comment tout a commencé ?… Faisons un petit flashback de deux ans.

Décembre 2020, Christophe à la « bonne idée » de mettre tout le monde à la voile… sans arrière-pensée… sans en avoir jamais fait… nous voilà donc sur un Figaro-1 pour s’exercer quelques matinées dans la baie de Saint-Jean-de-Luz au Pays-Basque, avec un copain skipper, pendant les vacances de Noël, puis un tour sur un Dufour-36 afin de mieux comprendre et évaluer les possibilités sur un habitable… avec arrière-pensées !

C’est décider en juin 2021, nous louerons notre premier voilier pour notre baptême en famille. Nous passerons 12 jours à bord d’un OVNI-395 en Bretagne Sud, avec notre skipper/formateur et sa fille !

Remise à zéro (cartes, bouées, feux, nœuds, sécurité, fonctionnement d’un voilier etc…). Nous avons le permis côtier depuis 15 ans environ avec uniquement deux ou trois sorties au moteur à notre actif.

Ce test de 12 jours se passe à merveille, la graine a germée dans tous les esprits, notre voilier sera un trimaran: NEEL 43; le chantier est visité, la commande est passée…nous avons un an pour nous préparer !

S’enchaineront le passage du permis hauturier, le CRR et une dizaine de formations techniques au centre de formation des navigateurs : « Escale Formations Techniques » au Rézé (Nantes), qui nous permettront aussi de faire quelques petites semaines en amoureux !

Enfin, la délivrance, le 2 juin 2022, notre NEEL 43 SAIL and SURF est livré aux minimes à La Rochelle et notre nouvelle vie de merriens débute !

Voilà donc quasi exactement 6 mois jour pour jour que nous nous préparons à cette grande étape qu’est une TRANSAT.

Les navigations d’une journée en juin, laisse place à la Trans-Gacogne (2 jours, 2 nuits), puis Madère (4 jours, 4 nuits), Les Canaries (2 jours, 2 nuits), et enfin l’ultime étape : le Cap-Vert (5 jours, 5 nuits).

Nous voilà rendus à Mindelo, ville étape des navigateurs finalisant leurs préparatifs de TRANSAT après une dizaine de jours autour des îles capverdiennes.

Nous avions prévu 4 jours sur place, 2 jours de visite, 2 jours d’avitaillement, nettoyage, check-up. Mais les alizés étant plus capricieux que prévus, la fenêtre météo se rétrécissant (pour ne pas attendre la prochaine dans une dizaine de jours) le départ est avancé de 2 jours !

Ce sera donc pour l’ile de Mindelo, une seule journée dans un petit hôtel pour travailler avec les enfants au bord de la piscine… (la vie !) et un jour à la marina pour finir de se préparer et avoir les derniers ragots et échos de radio-ponton !

Notre dernier diner est prix avec tout l’équipage ainsi que Morgane et Léon-Loup (S/Y PAOLOUP), nous penserons fort à eux et à Antoine au moment du départ qui soigne un problème de l’œil les empêchant de prendre la mer.

Nous sommes prêts, tout le monde à l’air calme, ce moment a été anticipé « x fois » dans les esprits de chacun.

La famille Pili-Pili nous largue les amarres, nous sortons de la baie en suivant une autre famille: Jérôme, Géraldine (Let’s go Nils), Nicolas et Elodie (Will Sea the World) nous accompagne en annexe avec la corne de brume… c’est ENORME, MERCI, MERCI !!! Votre tour dans quelques jours nous fêterons votre arrivée aux Antilles les amis !

Une vingtaine de bateaux quittent le Cap-Vert dans les 24 heures ! l’AIS permet de visualiser tout le monde, on se croirait en régate…

Voilà, nous y sommes !

Audrey : oh surprises celles que j’attendais depuis plusieurs jours sont enfin là. Ça ne va pas aider la fatigue du début de navigation mais je suis ravie de les accueillir. Je me vois déjà, telle France Guillain, dans Un bonheur du la mer, étendre mes culottes sur les filières.

J-1

Une bonne nuit de sommeil, mais les mines sont tout de même timides ce matin !

Il faut toujours quelques jours pour s’amariner. Malgré tout, le corps doit s’adapter aux mouvements perpétuels, chaque mouvement est moins naturel, fatigue. En général 2-3 jours, suffisent pour s’amariner (nausées) pour ceux/celles qui en ont et 4-5 jours pour trouver ses marques, sa routine, et moins accuser chaque déplacement.

Notre ainée, trop gourmande parfois, a bu la sauce du poulet Massalé… on l’avait prévenu… elle vomit et se plaint d’indigestion – Ses cadettes ont bonne mine et se porte à merveille, mais accuse des nausées dès qu’un légume se présente…nous lui laissons 2-3 jours d’excuses – Notre cadet est à son aise, il chante, gambade, et demande même déjà « quand est-ce qu’on arrive » ou encore « est-ce qu’on peut s’arrêter à la prochaine ville pour acheter de la pastèque ».

Thomas et Justine s’amarinent doucement, et reprennent le rythme des longues croisières.

Audrey et moi faisons une sieste, le bateau file à 6-7 nœuds de moyenne au portant avec 15-18 nœuds de vent en moyenne. Faiblissant à la mi-journée nous envoyons notre SPI rose et empannons le vent étant à présent E-N-E (Est-Nord-Est). Le bateau YEOMA fait de même tandis que les NILS sous LOXEY (parasailor) reste sur la même amure.

Les réparations ont commencé… le dossier de la banquette du carré a été revissé (les enfants ne faisaient que sauter dessus !) et un collier rajouté sur la manille de l’étai de trinquette (deux valent mieux qu’un…).

Le moulinet de la canne de traine est à tremper dans du WD-40 et la nouvelle bobine va être installée (la précédente s’est dévidée toute seule… quelqu’un a oublié le frein… no comment).

Nous pêcherons dans les prochains jours dès que le frais sera terminé.

La nuit venue, après quelques galettes, nous regardons un film avec les enfants ; c’est la tradition en traversée ; nous lisons en journée ou écoutons des podcasts pré-enregistrés.

Audrey :

J’ai un sommeil un peu bizarre profond mais éveillé. Dormir dans un bateau, avec le bruit et les vagues demande une vraie adaptabilité. Les huiles m’aident énormément à lâcher prise.

J’ai organisé un petit lit pour notre dernier au pied du notre. Les matelas de la banquette extérieure rentrent parfaitement : un sac de couchage, un coussin et il était trop content. Il m’a même dit « hey maman, imagine que c’est ma cabine ? ». A la fin de mon quart, je l’ai quand même retrouve dans mon lit, me gardant ma place au chaud. Ni vu ni connu, j’ai réussi a le faire glisser par terre. Et devinez qui revient dans mon lit au quart de Christophe à 5h ? Hop il est re monte se coller à moi. Bonheur.

 Il n’y a déjà presque plus de fruits. J’ai beaucoup de bananes encore vertes, depuis bien trop longtemps d’ailleurs. Je décide de les fermer dans un sac plastique pour les faire murir plus vite. Géraldine me confie avoir cuisiné des gâteaux et pain de mie, ici c’est toujours la léthargie, mais je sais que ça va passer. Patience….

J-2

Réveil difficile… nous attendions 10-15nds ce sont finalement 25-30nds que nous avons depuis 04 heures ce matin…. Un gros nuage de pluie au-dessus de nous.

Nous ne sommes pas « sur-toilé » à cette allure, mais le vent est changeant, virant du Nord à l’Est rapidement. Nous nous faisons donc surprendre par deux fois et Sail and Surf se retrouve face au vent… « mea culpa »… un petit coup de moteur sera nécessaire pour nous remettre dans le sens de la marche !

Les prévisions annoncent un faiblissement à la mi-journée, qui s’intensifie cette nuit et demain, pour l’instant nous empannons deux fois pour garder une moyenne de 6 noeuds vers les waypoints conseillés.

Nous avons pris un routage avec Michel Meulnet (Sea Rout’), notre formateur en météo à Escale Formation Techniques, cela nous permet de faire notre propre météo et avoir une assurance que nous ne sommes pas passés à côté de quelque chose…

En longue traversée cela permet aussi d’avoir une vision à plusieurs jours et la tendance à une semaine correcte, tout en ayant un œil sur les gros orages ou grosse masses nuageuses.

Tout le monde semble (déjà) correctement amariné, excepté peut-être Thomas notre coéquipier, mais la fatigue est bien présente dans tous les corps.

Ces changements de cap, se vent tournant, cette météo tantôt au grand beau tantôt sous les nuages demandent beaucoup d’énergie et d’adaptation.

Nous prenons donc le temps de nous reposer après une petite réparation sur l’amure de Grand-Voile et une canne à pêche qui n’attend plus que du poisson, notre Transat n’est pas un sprint et nous le savons, il faudra se ménager des que l’occasion se présentera !

Ce soir nous finissons les derniers morceaux de viandes : poulet – semoule – sauce tomate, ils semblent que cela plaise à tout le monde 😉

Audrey a bûché toute l’après-midi ses livres de cuisine YUMMIX en prévision des prochains jours. Et oui… la place des repas et de ce que contiendra nos assiettes importent beaucoup dans notre famille ; aussi bien qu’il nous arrive de parler du repas du soir ou du lendemain en dégustant notre déjeuner !

Audrey : ce n’est pas faute de mettre la pression depuis le départ pour la pêche ! J’ai plusieurs recettes en attente, dont celle du poisson lacto-fermenté et du poisson séché. Y’a plus qu’attendre que le capitaine se décide.

Les journées commencent à s’enchainer et le compte à rebours approximatif aussi, nous en sommes déjà au troisième jour.

Ce temps collé-serré avec les enfants est un pur bonheur. Il nous dit qu’il nous aime fort plusieurs fois par jour. Le carré est le lieu des câlins quotidiens.

Dans le calendrier du mois de décembre, j’avais suggeré un bain au milieu de l’Atlantique, mais le vent semble plus fort que prévu… sera-t-il pour cette fois ?

J-3

Nuit reposante malgré un réveil vers 01:30… le gréement tape, cogne, grince… le vent est tombé.

Je décide de tout affaler et de mettre du moteur jusqu’au matin pour recharger les batteries et faire de l’eau potable.

Au petit, matin l’océan est calme, nous changeons d’heure et passons à l’UTC-2 (à l’arrivée nous serons à l’UTC-5…), nous avons parcouru 1/5 du parcours et changerons d’heure tous les 3 à 5 jours.

Nous décidons de mettre le Spi sous 6-10nds de vent réel, ce dernier se gonfle magnifiquement et voilà que nous filons dans ce tout petit temps à 4-5nds.

A priori nous sommes partis pour 48 à 72 heures ainsi, aucune surprise, cela été prévu.

La canne est à de nouveau opérationnelle et le leurre est dans l’eau dès 08 :00 !

Nous sommes tout prêt du bateau copain les NILS et prévoyons un rapprochement dans la journée.

Ce sera chose faite vers les 16 :00, nous sommes quasi à couple quelque part sous la latitude 15deg à 400 miles des côtes les plus proches et improvisons une baignade par 5000m de fond, il y a du courant et le vent oscille entre 5 et 10nds, un adulte et un bout flottant sont à l’eau pour assurer la sécurité, l’océan est à 26degC…un régal !

Difficile de se rapprocher plus que les 5m qui nous séparent, nous prenons des photos, l’apéritif improvisé sera pour l’arrivée !

Nous renvoyons le Spi et nous nous disons à plus tard !

Audrey : que c’est agréable cette journée de navigation – un temps magnifique

J-4

Il a 4 ans aujourd’hui !  il se lève…à 6:30… en chantant « happy birthday  to you… »

Première nuit passée sous Spi, avec un œil très attentif au radar pour anticiper un nuage d’orage que nous n’aurons pas, le vent est très régulier oscille de 8 à 10-12nds, en mode vent nous filons vers l’ouest.

En prenant mon quart à 05:00, le vent accélère légèrement : 15nds le bateau avance à 7-8nds pendant quelques heures, puis revient à l’allure prévue de 10-12nds à 140/160deg du vent filant vers le prochain waypoint plus au sud .

Au petit déjeuner la canne à pêche mise à l’eau au levé du soleil, tire… nous finissons le porridge, le café et remontons une belle dorade coryphène de 3 kilos. Cette dernière prendra dans les ouïes une petite dose de mon single malt…nous n’avons plus de rhum à crêpes… afin de la calmer.

Le poisson est vidé, préparé dans la foulée pour le manger en ceviche au déjeuner, un délice !

Nous louperons deux autres beaux poissons dans l’après-midi, peut-être un peu gros pour notre ligne !

Vers 15:00 nous avons rattrapé dans la journée et passons à 0,25 miles d’un voilier nommé BEAGLE.

Ce dernier communique avec nous par la VHF pour accorder nos caps, mais nous sommes tous les deux en mode vent… nous allons plus vite, nous abattons légèrement pour nous mettre parallèle, puis une fois dépassé nous lofons à nouveau et reprenons notre route en croisant la leur.

Il s’agit d’un couple qui rejoint la Barbade. La dame me dit avoir pris des photos qu’elle nous donnera à notre arrivée si nous nous croisons ; nous avions fait de même avec leurs voiles en ciseaux ; et nous nous souhaitons bon vent, belle mer pour la suite du trajet !

Thomas et Justine ont organisé un jeu (escape game). Le voilier se transforme en cours de récréation.

Pendant ce temps, Audrey termine Homo-Deus et moi le premier tome des aventures de Gilles Belmonte, navigateur de la marine française…légèrement Corsaire… à la fin du XVIIIs.

Nous préparons le plan pour la nuit et fonçons vers le soleil couchant… toujours plus à l’ouest comme dirait le professeur Tournesol !

Audrey :

Information importante : j’ai fini le beurre dans des cinamon-rolls, réconfort absolu.

Aujourd’hui j’ai pris le temps de reprendre mon oracle. Je ne suis pas encore très familière mais j’aimerais l’être. J’aime l’idée de cette spiritualité qui prend le sens qu’on a envie de lui donner, cet outil qui permet de découvrir des portes pour aider à mieux se connaitre.

Ma seconde est venue avec moi, nous avons échangé longtemps sur le principe puis elle a voulu tirer des cartes : couper les liens – la prêtresse. Cela nous a permis de discuter autour de ces cartes. Elle m’a confié que, quand elle serait grande, elle voudrait faire comme moi, comme les doulas : aider les gens à se sentir mieux. Ce moment était magique. Merci ma fille d’être celle que tu es.

Je prends mon quart chaque soir au moment du coucher des filles. Je les regarde s’endormir paisiblement à la lumière de la lune, qui est d’ailleurs presque pleine. Nous dormons tout ouvert, l’air de la mer se faufilant dans le bateau, le bruit du sillage dans les vagues.

J-5

Deuxième nuit sous Spi-asymétrique, parfaite tenue de 140 à 160 deg du vent sans avoir à effectuer aucun réglage ! Nous ajustons donc juste le vent versus le cap, selon s’il tourne au NE ou ENE. Demain il devrait basculer à l’ESE.

Nous regardons donc attentivement le ciel et le radar pour anticiper un grain, un changement de vent, ou un orage.

De plus, la lune est quasi-pleine et éclaire une grande partie de notre nuit aussi bien qu’un crépuscule, ce qui facilite grandement notre lecture du ciel.

Le baromètre est très stable, les prévisions de vent aussi.

Le bateau est stable, les enfants travaillent même toute la matinée. 

Liv s’est mise au tricot hier… on ne l’arrête plus, elle enchaine deux passes pour cheveux, un taille enfant, l’autre taille doudou !

La journée passe calmement, le soleil brille, le bateau file (presque 7nds de moyenne depuis minuit), nous nous relaxons voire… siestons… une grande partie de l’après-midi !

Nous restons en contact plusieurs fois par jour avec les NILS ainsi qu’ARVIK qui est parti 16 heures avant nous de Mindelo et que nous avons rattrapé par le nord pendant la nuit.

Pas de dauphins, ou autre depuis le départ ; uniquement des poissons volants…

Audrey : ces moments dans la nature, déconnectés, n’ont pas de prix.

Je me surprends à chaque fois d’avoir envie d’y rester (#Moitessier).

Moi qui suis passionnée par mon job, ce break me fait prendre un recul hyper enrichissant. C’est bête mais se rendre compte qu’on peut vivre si bien sans connexion en parallèle du monde qui grouille, est rassurant.

Plusieurs fois dans la journée, il nous arrive de nous poser une question, dont nous ne pouvons googliser la réponse et on le vit bien 😉

Les enfants et Christophe ont commencé la saga des Pirate des Caraïbes (en VO…).

Je m’abstiens, je trouve trop rapide, bruyant je n’accroche pas à ce type de film.

Je continue donc d’avaler les livres. Je reprends plusieurs ouvrages pour lesquels je n’avais pas eu assez de concentration ces derniers temps pour y rentrer vraiment. Je suis ravie.

Quelques minutes après avoir pris mon quart, le vent tourne, et Sail and Surf pique au sud a 220/230 degrés. D’après mes calculs je ne peux pas ajuster, le seul moyen est d’empanner. J’hésite à réveiller le capitaine puis je me dis tant pis on réajustera demain matin. Quand Justine se lève pour prendre son quart on refait les calculs ensemble et je me rends compte qu’on peut ajuster en fait!

Nous passons l’orientation du vent de 140 à 155 degrés toujours bâbord amure et le cap revient plus à l’ouest. Youpi, je vais passer une bonne nuit… le capitaine aussi!

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Le vent faiblit légèrement jusqu’au 8-10 décembre, notre moyenne aussi… 5.5nds… on devrait remonter ensuite et revenir sur 6nds sur la transat…  « as per plan » !

L’école continue, Ava termine son CP et démarre le CE1 en janvier, c’est une grande fille ! Nos routines aussi : repas, repos, siestes, petites taches ou réparations.

Nous faisons du Yoga sur le pont avec Audrey, une première en navigation, il faut anticiper les mouvements du bateau… cela fait du bien.

La pêche reste précaire, par deux fois nous remontons la canne dû aux sargasses, le calamar, dernier gros appât se fait dévorer et le bas de ligne casse… je n’ai plus de poulpe non plus… et la qualité de la bobine achetée à Mindelo ne me plaît pas… il va falloir remédier à ça en arrivant.

Demain je laisserai trainer un bas de ligne et la canne, avec une vitesse plus faible, nous devions avoir plus de succès !

Demain nous serons en plein milieu, à mi-chemin, le point de non-retour…fonçant droit devant, vers l’ouest !

Audrey : je commence à avoir hâte d’arriver. Les prochains jours devraient être plus calmes donc il nous reste au moins 8 jours.

Les fruits et légumes achetés au Cap-Vert tiennent bien le coup, beaucoup mieux que ceux qu’on prenait en Espagne. Est-ce les légumes ? Le climat ?

Les enfants ont préparé une chorégraphie et nous avons écouté Coldplay à fond tout l’après-midi en mangeant des crêpes, l’avantage de ne pas avoir de voisin 😉

On est juste en termes de batterie. Nous sommes 8 sur le bateau, le réfrigérateur, le dessalinisateur et le pilote consomment beaucoup.

Les panneaux solaires ne sont pas suffisants pour les recharger du coup nous devons faire du moteur tous les 3 jours pour compléter, cela nous permet aussi de vérifier ce dernier et son fonctionnement. Il fonctionne à régime très faible 1000-1200tr/mns uniquement pour l’énergie et non pour avancer.

Christophe éteint le réfrigérateur dès que j’ai le dos tourné, c’est notre nouvelle « guéguerre » de couple, on rigole bien !

Nos amis restés au Cap-Vert nous écrivent pour nous confirmer qu’ils partiront en fin de semaine. On a hâte de les retrouver de l’autre côté.

Ce soir c’est la pleine lune, j’ai commencé un livre au nom de « tente rouge » qui parle de femmes, de rituels, de lunes et de maternité. Tout est bien synchro.

J-7

Nous arrivons au milieu de l’océan Atlantique dans la journée ! Ça n’a l’air de déranger ou arranger personne.

Être au beau milieu de l’océan ou bien à plusieurs miles de côtes non visibles ne change rien ; visuellement c’est une étendue d’eau, le ressenti est donc purement psychologique, mais visiblement personne n’est effrayé de voir sur le GPS ce petit point au milieu de l’eau… tant mieux!

Une journée (très) calme : le vent faiblissant et les sargasses dérivant autour du bateau rendent plus lente la navigation (4-5nds de moyenne) ainsi que nos chances à la pêche… !

Les enfants prennent leurs cahiers dès le petit- déjeuner terminé, puis lisent, peignent et jouent l’après-midi.

Audrey prépare une soirée pizzas et des bières pour fêter quand même cette nouvelle étape, et les enfants cuisinent une tarte au chocolat avec Thomas.

Nous suivons les dates au quotidien mais sommes complètement déconnectés des jours de la semaine, se lâcher prise total, repose ; le temps semble ne plus s’écouler comme à son habitude… c’est le bon moment pour moi de terminer « une brève histoire du temps – du big bang aux trous noirs » du célèbre scientifique Stephen W. Hawking !

Audrey : je commence à prendre le rythme, les journées se ressemblent. Quand je prends mon quart le vent reprends nous sommes à 8/9 nœuds pendant 3h, j’y crois ! Mais au petit matin j’entends Christophe affaler le spi… je crois que la journée va être calme.

La suite très prochainement 🙂

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