Nous avions hésité dans le choix de cette escale. Après 10 ans de vie en Afrique, je n’avais pas particulièrement envie de m’y arrêter de nouveau.
Certains bateaux transatent directement depuis les Canaries. Cette option me plaisait bien.
Mais au gré de nos rencontres et échanges, nous avons finalement décidé d’y passer une à deux semaines. Cette étape a aussi l’avantage de raccourcir la transat, et de pouvoir plus facilement récupérer les alizés.

Après 5 jours de navigation, nous arrivons le samedi 19 novembre au matin à Sal. Nous avons abandonné l’option d’aller directement à Sao Nicolau : les papiers d’entrée se fontuniquement à Sal, Mindelo ou sur la capitale capverdienne, plus au sud encore.

A force de me garder la surprise des destinations, je finis par être à côté de la plaque total.  Je suis donc étonnée de ne pas voir l’eau turquoise et la verdure que je m’imaginais. Sal est un port plutôt sans charme de prime à bord.

Mais dès lors qu’on y met les pieds à terre, à la fois fatigués et excités, j’ai comprends que nous avons vraiment quitté l’Europe. Ça y’est nous sommes vraiment dépaysés… J’ai comme la sensation d’être une aventurière qui découvre un nouveau territoire. L’arrivée par la mer c’est vraiment autre chose qu’une arrivée à l’aéroport.

Après les papiers de police, nous cherchons nos premiers repères : les poubelles, la carte sim, le gaz, la supérette, les jeux, … et un restaurant pour fêter ça !

Retour à la réalité, il n’y a pas de tri, toutes nos poubelles seront jetées au même endroit, puis certainement brûlées.

Les capverdiens sont d’une gentillesse incroyable. Soren créé des liens rapidement avec des petits garçons de tots âges. Les filles, quant à elle, dessinant dans un bar, sont abordées par des petites filles, et partagent leurs coloriages.

Des enfants nous proposent de nous garder l’annexe, et nous montrer les points d’intérêts de Sal. Le village est tellement charmant, les maisons colorées, avec du street art un peu partout. Nous apprendrons rapidement la devise capverdienne « Cabo Verde – No stress ».

Le soir nous irons récupérer une grande partie de notre stock d’aliments secs rangé dans la cabine en prévision de la transat. Nous répartissons un peu de tout dans des boîtes en plastique que nous stockons sous les lits. De ce côté-là, à la vue des quantités, nous avons le temps de voir venir !

Il y a très très peu de choses ici, nous en profitons pour faire un tri des vêtements et jouets (et pourtant il n’y en a plus beaucoup !) afin de les donner aux enfants. Les épiceries sont vides : quelques boîtes de conserves tout au plus. On y trouve aussi très peu de frais, des tomates, concombres, pommes de terre, bananes et papayes et les prix sont très élevés. Nous avions été prévenus pour le sec, mais je m’attendais à beaucoup plus de variété de frais…

Le dimanche soir, c’est la fête de la Palmeira, notre mouillage. Tout le monde se rejoint pour un énorme barbecue dans la rue avec des brochettes, des caiperinhia, des sandwichs, les gens dansent dans la rue, les enfants s’amusent. L’ambiance est chaleureuse, sécurisante, et c’est pour nous l’occasion de rencontrer nos bateaux voisins.

Mercredi 23 novembre, nous prenons la mer pour Sao Nicolau. Les navigations ne sont pas des plus agréables entre les îles, avec un atterrissage au prés sous 30-35 noeuds !

Et Christophe me répète incessamment que ce sera beaucoup plus simple en transat…ayant transaté trois fois en 1492, 1493 et 1496  😉

A l’arrivée, des locaux nous attendent sur la plage pour nous proposer plusieurs sorties et visites. Très gentils. Nous prenons les infos, donnons un peu d‘argent pour la garde de l’annexe, puis décidons de faire la visite en autonomie. Le lendemain, surprise ces personnes ne nous attendent plus sur la plage.

Nous rencontrons un couple de pré-retraités adorable, qui nous propose de venir gouter le requin pêché et congelé, puis mariné dans le citron sur leur bateau, belle expérience !

Le vendredi, nous randonnons jusqu’au pic de Gordo, au sein du parc national,  avec une très belle vue. Très joli souvenir cette randonnée. Nous trouvons des tomates cerises sauvages, et improvisons une cueillette pour le pique-nique et pour le bateau.

Nos co-équipiers rentrerons avec une énorme courge trouvée elle aussi en randonnée. Nous sommes heureux de rapporter un peu de frais au bateau J Nous achetons du poisson sur la plage et le diner est prêt.

Dimanche, nous choisissons de partir en randonnée sans avoir vraiment planifié quoi que ce soit. En partant, dans le bus, je me rends compte que je n’ai plus mon téléphone. Je me refais la scène dans ma tête mais ne voit pas où il peut être. Après 1h de recherche, je décide d’aller faire un dernier tour près de l’annexe. Une vague est en train de descendre, et oh, surprise, j’aperçois mon téléphone dans le sable sous la vague. Quelques minutes plus tard, il aurait été emporté et je ne le retrouvais plus. J’ai une bonne étoile J

Finalement nous prenons un « alugher », mini-bus local pour effectuer une randonnée de 10 kms depuis Canicao (qui domine toute la vallée) vers Ribeira-Brava (charmant petit village).

Le lundi, nous partons tôt direction Mindelo pour la dernière étape avant la transat. La navigation au prés/travers et la houle de 3m rince le voilier ; par trois reprises le poste de barre accuse une vague qui trempe tout ! L’arrivée dans le détroit de Mindelo est sportif, le vent et la houle s’y engouffrent et s’accélèrent.

Nous prévoyons deux jours au mouillage puis 3 jours au port pour les dernières vérifications et avitaillements avant le grand départ. L’ambiance là-bas à l’air bien différente, il y règne une grande effervescence pré-départ. Plusieurs bateaux sont en attente de la fenêtre météo, d’équipiers ou de derniers travaux.

A l’arrivée ça n’a pas loupé, je sentais l’excitation dès le mouillage. Ce dernier était « full », nous avons dû nous y reprendre plusieurs fois afin de trouver une place qui nous éviterait des déconvenues si le vent tourne ou se lève.

Nous retrouvons des bateaux d’amis, et les premières questions tombent : quand est-ce que tu pars toi ? T’as vu la dernière météo ? Et non…. Nous n’avions pas refait de point météo… !

Et finalement, comme le plan n’est jamais définitif en voilier, nous finirons par le changer. La météo est changeante, le vent faiblit, revirement de situation, nous partons dans 48 heures … une journée pour se prélasser, travailler avec les enfants au bord de la piscine de l’hôtel jouxtant la marina, et enfin une dernière pour préparer le départ tout en laissant trainer les oreilles ou en participant à radio-ponton !

Pendant ce temps-là, les enfants joueront toute la journée avec les enfants des autres voiliers, visitant tour à tour les embarcations…ils ont le sentiment d’évoluer dans un petit-village, cela leur offre une grande liberté avant d’évoluer deux semaines en vase clos !

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